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El Manchar, c’est fini.

El Manchar, c’est fini. On se retrouve bientôt dans une Algérie meilleure. Ou Pas.» C’est par ces quelques mots que le site satirique El Manchar a annoncé, mercredi soir, sa suspension.

La site satirique a annoncé sa suspension mercredi dernier : El Manchar évoque «le climat de répression des libertés». L’information a vite fait le tour de la Toile. Très consulté, le site s’est installé dans le paysage médiatique algérien en l’espace d’un laps de temps assez court. Aussitôt la suspension annoncée, les supputations allaient bon train à propos des raisons ayant poussé son responsable, Nazim Baya, à mettre un terme à cette aventure.

Nous n’avons pas été censurés ou bloqués par les autorités. Cette décision a été prise par l’équipe de la rédaction. Le climat de répression des libertés, les incarcérations de citoyens à la suite de leurs activités sur les réseaux sociaux nous ont conduits à réfléchir sur les risques que nous encourons.

 

Le lendemain, celui-ci s’explique : «Nous tenons à informer nos abonnés des raisons de la suspension de notre journal. Nous n’avons pas été censurés ou bloqués par les autorités. Cette décision a été prise par l’équipe de la rédaction. Le climat de répression des libertés, les incarcérations de citoyens à la suite de leurs activités sur les réseaux sociaux nous ont conduits à réfléchir sur les risques que nous encourons. Nous avons vécu des moments de peur et nous avons résisté pendant 5 ans en essayant de contribuer à notre manière, par la satire, aux difficultés que notre pays et nos citoyens traversaient.

Dans un communiqué, le responsable du site, Meziane Abane, a dénoncé une «énième atteinte à la liberté d’expression et à la liberté de la presse». Il est utile de signaler, en dernier lieu, que d’autres sites internet ne sont plus accessibles depuis l’Algérie ces derniers temps. Après Maghreb Emergent et Radio M, qui ont annoncé le 10 avril dernier avoir subi une censure, des sites Interlignes Algérie et Dzvid ont indiqué pour leur part subir le blocage.

 

Nous ne pensions pas en arriver là. Nous nous retrouverons dans une Algérie meilleure. Une Algérie où cette peur n’existera pas et où chacun pourra déployer ses forces créatrices.» Décision volontaire donc mais liée au contexte politique actuel marqué par des arrestations et condamnations de militants, activistes et journalistes. «Le contexte de répression ne se prête vraiment pas à la parodie.

Je n’ai subi aucune menace directe, mais j’ai l’impression d’être de plus en plus sur le fil du rasoir», a encore déclaré hier Nazim Baya au quotidien français Le Monde, tout en signalant que les derniers amendements apportés au code pénal sont une «épée de Damoclès». Si de nombreux internautes ont tenu, sur les réseaux sociaux, à le saluer pour le travail accompli durant ces cinq années d’existence, d’autres ont par contre exprimé leur incompréhension par rapport à sa décision d’arrêter la «lutte».

En tout cas, El Manchar fait toujours parler de lui et énormément d’Algériens déplorent cette suspension. Parallèlement, et toujours dans ce contexte particulier, le site internet Avant-Garde Algérie a indiqué, avant-hier, qu’il a été «censuré en Algérie» et que désormais, il n’est accessible que via un VPN ou par le biais d’une nouvelle adresse provisoire.

 (Abdelghani Aichoun/El Watan)

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