CULTURE

Quand l’industrie de l’aérien bat de l’aile

Longue et lente sera la reprise de l’industrie aéronautique après ces interminables mois de léthargie imposée par la pandémie de Covid-19. L’agence de notation Standard & Poor, S&P Global Ratings, prévoit une dégradation des notes de cette industrie au cours des prochains mois, avec un nombre de passagers susceptible de rester bien en dessous des niveaux pré-pandémie et ce jusqu’en 2023.

L’agence considère que la pandémie de coronavirus, les mesures de confinement et toutes les restrictions prises pour en venir à bout représentent un sérieux défi à l’industrie aéronautique et aérospatiale mondiale dans son ensemble. Le nombre de passagers chutera, selon les estimations de S&P Global Ratings, de 55% en 2020, ce qui représentera une baisse bien plus importante que ce qui a été annoncé par l’Association internationale du transport arien (IATA). L’année 2021 verra par contre une baisse de 30% du nombre de passagers, pour n’arriver à un niveau d’avant pandémie qu’à partir de 2023.

L’achat de nouveaux appareils sera très impacté par cette tendance baissière du trafic aérien. Les chiffres d’affaires des constructeurs aéronautiques connaîtront des baisses remarquables. «Les voyages en avion finiront par reprendre lorsque les préoccupations sanitaires et sécuritaires actuelles auront été résolues par une reprise des activités industrielles et le retour de la confiance des consommateurs, avec un taux de croissance stable du trafic aérien de 4 à 5%», estiment des analystes en notant que le télétravail a aussi impacté le secteur des voyages d’affaires. «L’adoption répandue du travail à distance et des réunions virtuelles pourrait avoir un impact persistant sur les voyages d’affaires, un segment de passagers très lucratif pour les compagnies aériennes», note-t-on.

Même si certains pays autorisent une reprise timide des vols, le volume du trafic reste faible. Les aéroports, estime l’agence S&P, sont en grande difficulté avec en plus de la baisse du trafic, la quasi-disparition des activités relevant des aéroports, comme la restauration et les ventes de produits hors taxes. S&P a déjà abaissé ses notes pour 11 aéroports depuis mars dernier et dit s’attendre à ce que leur solidité financière soit mise encore plus à l’épreuve par la poursuite de l’arrêt de l’activité.

«Les aéroports seront confrontés au risque accru de pression sur leurs revenus aéronautiques qui représentent plus de 50% de leurs revenus globaux», note S&P en prévoyant tout de même une meilleure résistance pour le secteur de la location d’avions. «Ce secteur devrait s’en tirer mieux que les compagnies aériennes dans ce ralentissement économique, mais il devra faire face à une pression sur ses revenus et ses flux de trésorerie.» Dans un marché marqué par une faible activité, il faudrait s’attendre à des reprises d’appareils par des bailleurs pour les relouer à des prix très compétitifs. «L’impact ultime de la pandémie de coronavirus sur les notes des compagnies aériennes dépendra de la durée et de la gravité de la crise», précise S&P.

Nadjia Bouaricha El Watan

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